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 Weld - Neil Young

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Angusyd Van Hyman
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Angusyd Van Hyman


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Date d'inscription : 01/07/2006

Weld - Neil Young Empty
MessageSujet: Weld - Neil Young   Weld - Neil Young EmptyVen 14 Sep - 20:46

Bon, je ne réussirai probablement jamais à faire passer ce que je veux là-dedans. Mais pour moi, ça reste un des meilleurs lives. Je ne connais pas beaucoup Neil Young à côté - je vais m'y mettre sérieusement - donc je ne peux pas vraiment comparer avec d'autres lives ou des versions studio.

Weld - Neil Young 1189791777

Dès le premier son de guitare, on sent qu'on a affaire à un grand. Et quand le riff de Hey Hey My My (into the black) retentit, couvrant les acclamations du public, c'est parti. La disto est au maximum durant tout le concert. La voix magnifique de Neil Young est en place, et lorsqu'il clame que son rock'nroll ne mourra jamais, on a envie de le croire. Il faut dire qu'il règne sur les 2h de ce concert une ambiance de folie sauvage. Il y a plus en jeu que ce que l'œil ne s'en rend compte – malgré cela si quelqu'un est disposé à m'offrir le dvd de Weld je ne cracherai pas dessus.
Les amateurs exclusifs de chansons courtes risquent en revanche de le balancer à la poubelle (naaaaan), la moins longue du disque dépassant les 4 minutes. Crime In The City, emplie de cette tristesse mêlée de rage que l'on retrouve dans pas mal de chansons de Young. « je continue de rajeunir/J'ai toujours vécu de cette drôle de façon/Avant même d'avoir appris à parler/J'ai oublié quoi dire ».
Le morceau suivant s'annonce par des triplets de coups et une sirène, tandis que la foule s'interroge. Des bombes sifflent et s'abattent en flammes. Et c'est ce riff tellement connu, emprunté à Dylan – Blowin' In The Wind est à ce concert ce qu'était l'hymne américain à Woodstock, même amalgame d'amertume et de décibels. Les bombes rugissent toujours, on jurerait que la Les Paul va faire craquer les murs alentours. Combien de routes doit parcourir un homme avant que vous l'appeliez un homme ? Combien de temps un homme doit-il regarder au-dessus de lui avant de voir le ciel ? Oui, et combien de morts faudra-t-il pour qu'il sache que trop de gens ont péri ? La réponse, mes amis, souffle dans le vent – et le vent ce soir-là apporte une odeur d'amplis brûlants et de fumée, balayant la pensée de tous ceux qui secoue la tête en prétendant qu'ils ne voient rien. La dernière note résonne sous le crâne, et avant qu'on s'en rende compte c'est l'énorme Welfare Mothers, Neil Young salue d'un « beautiful » les harmonies de Crazy Horse avant de lâcher un court solo. Du lourd, que du lourd, la trame écrasante et l'électricité hurlante par-dessus, les voix étonnamment « lumineuses » - l'espèce de délire final de la chanson, hurlements des musiciens, boucan final qui se transforme en un presque a-capella ultra-tendu, crescendo, redescente, comme si le groupe et le public pouvait tenir toute la nuit comme ça. Tremblements nerveux sous la batterie, souffle court, on attend la fin. Guère plus d'une dizaine de secondes pour souffler avant Love To Burn, « hymne à l'amour » dans lequel Neil ne se départit pas de son énergie et de sa vision sombre. Mais encore une fois on y croit presque, si ce n'est totalement – et écoutez-moi ces guitares !
Pour Cinnamon Girl, on a encore sûrement monté le potard de distorsion. La voix de Neil est plus calme, contrastant avec ses riffs énormes. « Un rêveur d'images/Je cours dans la nuit/Vous nous voyez ensemble/pourchassant la lumière de la nuit/ma fille-cannelle ... ». Mansion On The Hill et ses paroles obscures, comme la troisième partie d'un rêve planant après électrocution se termine par la batterie limite tribale et le hurlement de Peau-rouge qui débute F* !#in' Up. Qui a réussi à faire un live pareil, à 45 balais ? Ces putain de « Wonder why-yyyy », le rêve prenant une autre dimension, « des clés restées fichées dans une porte battante », des chiens hurlants ... la fin du morceau laisse la tête bourdonnante et un peu vide – heureusement, il y a L'AUTRE DISQUE !

Autre disque sur lequel on entend le public, et notamment quelqu'un gueuler « Neil Young ! », avant que le groupe ne se lance dans Cortez The Killer. Une ode au vieux peuple détruit par Cortez. « La haine était juste une légende/Et la guerre jamais connue/les gens travaillaient ensemble/et ils portaient de nombreuses pierres/Ils les portaient jusqu'aux collines plates/Et beaucoup mouraient sur la route/mais de leurs mains nues ils on bâti/ce qu'aujourd'hui nous ne pouvons pas » Neil enroule les mots et les notes ensemble, comme les couleurs drapées autour de ces hommes fiers qui s'offraient en sacrifice pour que les autres puissent continuer. Le dernier couplet en revient encore à ce fameux thème de l'amour, lointain et perdu : « je sais qu'elle vit là/Et elle m'aime/Je ne peux toujours pas me rappeler où/et comment j'ai perdu mon chemin ». Difficile de penser maintenant à du rock au sens « strict » du terme (même si le rock « strict » n'est pas évident à trouver), Neil Young et Crazy Horse nous offrent un long voyage dans le monde des rêves hallucinés.
Powderfinger, comme Summertime version Joplin&Co, est une chanson à écouter avec les barrières mentales adéquates. A savoir, une très bonne conscience de ce qu'on nomme habituellement la réalité – âmes sensibles s'abstenir. Une longue chanson d'un gamin ignorant frappé par le monde réel justement, la réalité qui existe là où les hommes se détestent pour des raisons obscures et inexpliquées. Tandis que la vie au pied des montagnes continue, à la souffrance des « survivants » s'ajoute les incursions métalliques des « autres», les croquemitaines d'aujourd'hui, monstres à tête de canon, qui claquent sous le soleil usé. « La carabine de Papa dans mes mains me rassurait/Il disait « Rouge, ça veut dire cours, fils, et les nombres ne changent rien »/Quand le premier tir a touché le dock j'ai vu que ça venait/j'ai levé mon fusil à mon oeil/je n'ai jamais cessé de me demander pourquoi/Puis j'ai vu noir et mon visage explosa dans le ciel./Protégez-moi de la poussière et du doigt/Couvrez-moi de la pensée qui a appuyé sur la gâchette/Pensez juste à moi comme quelqu'un dont vous n'auriez jamais pensé/Qu'il mourrait si jeune/Avec tant de choses encore à faire/Rappelez-moi à mon amour, je sais que je la regretterai. »
Love And Only Love nous ramène à quelque chose de plus sain (entendez par là « quelque chose qui ne vous donne pas envie de courir vous exposer contre un mur ») ; autre morceau consacré à l'amour dans sa forme al plus pure, l'Amour qui vaincra la haine et sauvera les hommes. Comment peut-on encore y croire après Powderfinger ? Comment peut-on croire à ce putain d'amour qui n'existe que dans tes rêves de cinglé ? Peut-être ne peut-on pas comprendre si on n'a pas vu Neil Young & Crazy Horse. Autre question : que fait le public ? Il est étrange d'imaginer qu'ils sont en train de secouer la tête ou de danser, mais rester statique à l'écoute de ce solo ... Peut-être la foule américaine de ce soir-là, vue de haut ressemblait-elle à Canal + sans décodeur, tous vibrant au rythme de la musique, les yeux énormes, bouche entrouverte. Rockin' In The Free World nous ramène sur terre, les pieds solidement ancrés sur le béton. Nuit sur la ville, gamins déjà fichus dans les ruelles, et au milieu Neil qui s'escrime, et qui repart avant d'avoir eu le temps de rouiller, tâchant d'oublier dans le son de sa guitare ce qu'il voit depuis des années. « Je ne me sens pas comme Satan /Mais c'est ce que je suis pour eux ». C'est parfois dur de comprendre ce qu'on voit – alors il faut recommencer à oublier, fermer les yeux et laisser les doigts courir sur les cordes, envoyer des larsens dans les énormes amplis pour s'assommer de son brut.
Ils envoient ensuite, après un bref interlude, l'intro sublime de Like A Hurricane (suivie du reste bien sûr), un autre amour irréel, deux rêves se rencontrant, la réalité emmêlée dans deux crinières soulevées par un ouragan jaillissant de la scène. Plus qu'une bouffée d'air frais, c'est comme la tempête originelle, peut-être la chanson d'amour ultime. Car on tombe finalement amoureux d'une image, coup de foudre pour une vision que le cerveau complète avec hâte pour se créer un idéal – et le regard est une ancre tandis que la tempête brouille le reste. 13 minutes d'incendie. Quand Neil demande si on a le temps pour plius de musique, la réponse est évidemment positive.
Farmer John est un classique (également reprise sur Nuggets par Tidal Waves) et remporte le titre de chanson la plus courte de la soirée. Normal vu le texte de la chanson, assez répétitif et court : néanmoins entre les mains du groupe c'est une lourde demande, pour l'amour d'une fille de fermier aux yeux pétillants et aux hanches agiles.
Et la foule applaudit et hurle et siffle ... peut-être sans se douter de la suite. Pourtant, c'est bien Tonight's The Night qui plombe l'atmosphère, avec sa superbe basse et les frêles harmonies du groupe, répétant inlassablement le titre. Neil a retrouvé la rage au fond de son désespoir, rappelant à la mémoire qui n'en a pas tellement besoin le souvenir de Bruce Berry, roadie mort d'une overdose après Danny Whitten (guitariste). Le morceau est interrompu par un bizarre et court solo (vous savez, ces sons qui font plus ou moins « pinw, pinw, pinw »), avant de revenir au son habituel. Neil hurle le nom du défunt sous la cacophonie instrumentale qui évoque un tonnerre. Les dernières notes semblent brisées, comme jetées dans un escalier et se cognant partout.
Neil remercie ensuite le public, et embraye sur Roll Another Number (for the road), effectivement une chanson à écouter sur la route quand le soleil brille. Et même si la mélancolie reste présente sans explication, on se laisse porter par la musique, on ferme les yeux et il fait beau.
Départ sans mot dire (mais avec la bénédiction de Neil Young et Crazy Horse ... jeu de mots pourri, je sais)

Je m'excuse pour les fautes éventuelles, les coquilles, les défauts de ponctuation.
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