Comme d'autres groupes auxquels ils sont liés à plus d'un titre (Stooges, Ramones ...), les New York Dolls ont été extrêmement influents et extrêmement oubliés. Ils furent pourtant (avec les Stooges) à l'origine d'une bonne partie de la scène punk. Rappelons tout d'abord une vérité peu connue : le punk N'a PAS commencé en Angleterre, et N'est PAS une histoire de crête, de glaviots et de bière. Ce qui distingue les groupes punks, c'est l'attitude. Celle du rock'n'roll originel finalement (tout est une affaire de cycles ...) : ne pas devenir des vieux cons-faire chier le monde-emballer des nanas (et autres)-s'éclater-ne pas se fondre dans la masse-faire bouger un public. Plusieurs réponses seront acceptées.
Les Dolls, donc, ont démarré leur carrière sous divers noms, l'histoire n'étant jamais la même selon les sources et donc jamais claire. Toujours est-il que fin 1971, Billy Murcia (batterie), Syl Sylvain (guitare rythmique), Arthur Kane (basse), Johnny Thunders (guitare lead) et David Johansen (chant) étaient devenus les New York Dolls. Tout ceci se passait évidemment à ... roulement de tambour ... New York.
A New York où il n'y avait plus grand-chose d'excitant dans les clubs. L'époque était partagée entre les restes du mouvement hippie, le folk, le rock progressif, et peu de rock digne de ce nom. Aussi le choc fut-il énorme lorsque les Dolls firent leurs premières apparitions : ils jouaient mal, sans souci d'accordage, provoquaient le public et se fringuaient d'une manière, disons, particulière.
Jerry Nolan, Johnny, David, Arthur et Sylvain
En effet, lors d'une tournée en Angleterre (sans avoir enregistré un seul album ou single), Billy Murcia est mort. Etouffé lors d'une fête - s'apercevant qu'il était tombé dans les pommes après trop de cachetons et d'alcool, les gamins anglais irresponsables l'ont foutu dans un bain et ont tenté de lui faire avaler du café. Premier mort.
Heureusement, Jerry Nolan, batteur déjà reconnu (ayant joué notamment avec Wayne County et Suzi Quatro) n'a pas l'intention de voir disparaître l'un des seuls groupes qui vaillent la peine en cet an de grâce 1972. Il va donc prendre place derrière les fûts, pour enregistrer le premier album,
New York Dolls (original, non ?)
Un album brut, produit par Todd Rundgren (pour le malheur de celui-ci, les Dolls n'étant pas exactement un groupe
facile), qui va leur permettre de tourner à nouveau en Europe (c'est à leur sujet que Johnny Rotten a écrit
New York ).
Il y eut un deuxième album,
Too Much Too Soon (que je n'ai pas pu écouter). Il y eut l'alcoolisme d'Arthur Kane (dont la copine, Connie, a failli lui couper le pouce, obligeant un roadie à le remplacer pour un bout de temps), les diverses addictions de Thunders et Nolan (speed, héroïne ...) ; il y eut Malcolm Mclaren, futur manager des Sex Pistols, qui ruina à peu près la carrière du groupe à cause de son délire "on va tout colorer en rouge et mettre des marteaux et des faucilles en toile de fond". Au final, le groupe splitta en 75, en Floride, en pleine tournée. Thunders et Nolan formèrent les Heartbreakers, les autres tentèrent de continuer avec divers musiciens jusqu'en 77.
Johnny Thunders mourut d'une overdose (soi-disant ; l'enquête a été bâclée, comme tant d'autres) en 1991 à la Nouvelle-Orleans.
Jerry Nolan le suivit quelques mois plus tard, en 1992, victime d'une méningite.
En 2004, Morrissey (ancien président du fanclub anglais et ex-Smith) parvint à organiser une réunion des trois survivants pour le Meltdown Festival. Tout se passait bien, le succès était de nouveau là, un dvd live est même sorti ... jusqu'à la mort d'Arthur Kane, le 13 juillet 2004 (leucémie).
Un nouvel album,
One Day It Will Please Us To Remember Even This, est sorti en 2006. Johansen et Sylvain y sont appuyés par Steve Conte (guitare), Sami Yaffa (basse, ex-Hanoi Rock), Brian Delaney (batterie) et Brian Koonin (claviers). S'ensuivit une tournée.
A noter que Kiss se sont inspirés des Dolls (et non pas du Coca-Cola
) ; Peter Criss était d'ailleurs un ami d'enfance de Jerry Nolan, qui lui aurait appris à jouer de la batterie.