Après une tentative et demie de manquées, ma Môman et moi étions enfin sur le point de voir Scorpions en concert.
Après discussions, nous décidons d’aller en voiture voir où se situe le Zénith (à 3km de notre hôtel, soit 5 minutes en voiture et 40 à pied). Bien nous en prend : à 16h00, il y a déjà du monde qui attend, nous décidons de rester. Le concert était prévu à 20h.
Le Zénith (le plus grand de France) est un gros machin couvert d’une bâche orange vif. 10 000 personnes sont attendues, mais un de mes interlocuteurs m’apprendra que « des places pas accessibles d’habitude, genre VIP, ont été débloquées ». Dans notre petite file, nous passons le temps : baccalauréat (à deux), discussions avec divers voisins. Sujets principaux : concerts, AC/DC, Star Academy. Comme pour Purple, je regrette le fossé qui sépare les fans hardcore et nous, les « moins fans », plus jeunes de surcroît. Je passe sur l’attente, l’écaillage de peinture de barrière, le sandwich (« patain les cannards y zont mis de la mayo »), le trucs débiles (The Final Countdown). A quelques reprises des types de la sécurité s’approchent ; ils nous disent ignorer à quelle heure ouvrent les portes.
Cela sera finalement chose faite, après plusieurs « faux départs », vers 18h45. Fouille sommaire, nous entrons. Môman a laissé son portable recharger à l’hôtel, donc pas de photos.
Arrivés dans le Zénith, on nous fait patienter en bas d’escaliers en béton : « dix minutes, le temps qu’ils finissent la balance ». Forcément, personne ne sait s’il a le temps d’aller aux chiottes ou au stand merchandising (mais certains y sont allés directement). Diverses conversations dans divers téléphones portables (« on a pris 3 t-shirts ! », ouais, ta gueule). Devant nous, en plus de deux mecs de la sécurité, un type en béquilles et une femme enceinte. Déjà, cette attente imprévue plombe l’ambiance.
Enfin, on peut monter l’escalier ; c’est la course. N’ayant pu obtenir que des laces assises, placement libre, on monte encore.
Là, c’est l’horreur. Déjà, le Zénith est UNE DAUBE. Béton froid. Rangées de sièges en plastoc pas solide orange vif. Pas de place pour bouger. Les sièges les plus bas sont réservés aux « places gradins ». Bref, le Zénith est froid – au sens propre comme au figuré, d’ailleurs, il y a un courant d’air.
On réussit à avoir deux places à peu près face à la scène, au deuxième rang. Plus tard un vigile nous fera décaler, « parce que c’est archi-blindé, alors on placera les gens sur le bord, ce sera plus facile. » Un type ronchonne et j’ai envie de le massacrer. L’atmosphère pas agréable du tout est renforcée par une demi-douzaine de pubs en boucle sur les écrans géants, qui alternent heureusement avec de la musique.
Des gens passent dans les allées pour proposer des bouchons d’oreilles : « Ca conserve le son, c’est juste pour atténuer un peu le volume. Va y avoir 115 décibels là tout à l’heure. » Tous dans notre rangée dédaignent l’offre. Grands écrans de chaque côté de la scène, plus un énorme pour Scorpions.
Vers 20h, les lumières s’éteignent et Karellia débarquent. Peut-être à cause de la froideur du lieu, je trouve le groupe très sympa, et l’acoustique pourrie nous empêche de comprendre les paroles, donc de les chanter, ce qui me déplaît. Nous passerons leur set d’une quarantaine de minutes à essayer d’évaluer la taille du chanteur (« Il serait pas bûcheron en Amérique du Nord ? » « Viking dans la Mer du Nord. »). Voix plutôt normale et pas chiant. Reprise d’un tube pop (à la sauce metal), de Losing My Religion de REM, et de The Show Must Go On de Queen, vraiment sympa. Le groupe a l’air content d’être ici, et surtout d’ouvrir pour les Scorps.
Lesdits Scorpions arrivent vers … chais plus l’heure. Mais, bref, ils arrivent. Par quoi ont-ils commencé ? Coast To Coast ? Coming Home ? En tout cas cette dernière est suivie de Bad Boys Running Wild. WOUUUUH ! Enfin les Scorps. Matthias Jabs, pour son anniversaire, a choisi une casquette sobre, et joue certains morceaux sur une Explorer noire ornée de petites planètes blanches (mignon). Au bout de trois morceaux, James Kottak, le batteur (oui oui c’est un adulte…) est déjà torse nu, ce qui nous fait nous interroger sur la suite du show.
J’ai oublié de préciser que pendant Karellia, le Zénith s’est rempli. Plein à craquer. OUAH.
Le nom de la ville doit paraître très joli à Klaus, parce qu’il le répète sans cesse : « STRASBOOOORG ! ». Du haut de ma place toutefois, l’ambiance me paraît molle. Fosse sage, quant à ceux qui nous entoure, j’ai presque peur de les gêner. Le type à côté de moi (un accro des concerts apparemment) se tient droit, jambes croisées, applaudit un peu.
Assez vite Klaus annonce Uli Jon Roth et Rudy Lenners. Si le second, batteur, semble tout à fait content d’être là, Uli me déçoit, et manque me parasiter le concert. L’homme que beaucoup attendaient tire la tronche. A côté, ma mère, très fatiguée, dort presque. Moi, je me mets à pleurer, parce que ce que j’ai le sentiment d’avoir perdu une soirée. Uli chante Dark Lady comme du Trust. Fly To The Rainbow, que ma mère a trouvée émouvante, me passe au-dessus de la tête.
C’est pour moi James Kottak qui sauve l’affaire, avec un gros délire peut-être prévu par certains, mais pour nous (qui avons négligé de réviser avec le dvd du Wacken) inattendu. James se tape un solo énorme, hurle, aboie, boit une bière en s’en foutant partout. On se retrouve avec tout le groupe, sauf Uli, qui joue sur des toms de batterie. Herman Rarebell, Harman Ze German, est là aussi. Lui semble apprécier la soirée.
Et là, mes aïeux, c’est reparti ! Qu’ont-ils joué ? Big City Nights, Dynamite… impossible de me rappeler de tout. Quelque part, ici ou plus tôt, nous avons aussi eu droit à No Pain No Gain, The Zoo (raaaaaaaaaah !) et à un instrumental. Il y aura aussi Holiday et Send Me An Angel, ainsi que Blackout.
A noter, Klaus qui nous demande de chanter Happy Birthday To You à Matthias. Bien sûr, on s’exécute consciencieusement.
Vient l’heure pour le groupe de « partir ». Sur l’écranr central apparaissent des messages : Do you want more ?, I can’t hear you, SCREAM. Le rappel ! Humanity, No-one Like You, Still Loving You, Wind Of Change (j’en pleure, c’est plus fort que moi), et enfin Rock You Like A Hurricane.
Vrai départ du groupe, salué par des OWOHOWOHOH délirants. Tout le monde se lève pour applaudir. « Vielen Dank ! Danke Schön ! Merci beaucoup ! » Ben, pas de quoi, les mecs.
Au final, grand grand concert malgré divers désagréments. On quitte avec difficulté le parking, direction l’hôtel. Face The Heat dans l’autoradio, pour la troisième fois de la journée.
Le lendemain, au petit-dèj’, j’entends une dame dire à sa fille et à deux autres personnes qui l’accompagnaient : « Mais c’est pas possible ! Celui avec le pantalon en cuir, il a pas 50 ans ! », eh ben, si…
A moins de gros problèmes, je serai le 3 avril à Montbéliard, à l’Axone (5000 places, encore en construction) où le groupe a prévu de jouer. Pas en place assise cette fois. Et de préférence sans Uli Jon Roth.
OWOHOWOHOH !
Je posterai une set-list dès que j’en aurai trouvé une.
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